Mardi 20 novembre s’est tenu le stage organisé par la FSU au sein de l’amphi de l’ESPE, stage intitulé  « Santé, travail :quand le travail devient insupportable. »
Ce stage était animé par Dominique Cau-Bareille, ergonome et maître de conférence à l’université Lyon 2 mais aussi membre de CHSCT et membre du Chantier travail de la FSU.

Au cours de cette journée et à la lumière des apports de la recherche, les personnels ont pu échanger, livrer ce qui a évolué dans leurs métiers, recouper des situations de travail.
La question sous-jacente est : Comment durer dans un métier qui nous met à mal ?
Dominique Cau-Bareille a voulu porter à la connaissance des stagiaires le point de vue de l’ergonomie. En voici un très court résumé.

« L’ergonomie repositionne la problématique de la souffrance au travail dans le contexte des conditions de travail et leur évolution. C’est une approche diachronique de la santé.
Il existe des facteurs qui construisent la santé mais aussi qui la déconstruisent. La santé est alors vue comme un processus. Processus évolutif qui se construit tout au long de la vie au travers des situations de travail passées comme actuelle.
Comment construire un système de travail qui favorise le développement des compétences, qui permette d’apprendre ? Le cœur du dilemme professionnel, c’est la mise en concordance des buts et des mobiles. Lorsqu’il y a trop d’écart entre buts et mobiles, il y a naissance de la souffrance au travail. Cette souffrance est d’autant mal vécue qu’il y a absence de débats au sein des évolutions de travail. »

Le nouveau management public individualise, isole et psychologise son discours au sein du travail afin de rendre l’individu seul responsable de sa situation. La question de la situation de travail n’est dès lors pas à interroger.

« Ce glissement du vocabulaire, ces injonctions font perdre le sens de ce qu’est notre métier ce qui amène la plupart à faire des « bidouilles »(inertie, suivi des prescriptions avec aménagement, non suivi…) mais ce genre d’accommodement a ses limites ( usure, atteinte à la santé, départ précoce à la retraite) et cela ne change rien à la prescription.
Quel serait les pistes d’actions ? Il faut revenir à ce qui justifie les bidouilles et réinterroger la prescription. Passer d’une réflexion épisodique à une pratique réflexive quasi-permanente. Mais cette posture ne peut s’entendre que si l’on aborde cette démarche à partir d’un collectif de travail.
Pour redevenir acteur de nos métiers, il y a urgence à recréer du collectif dans le travail. »
La fin de cette journée fut consacrée à l’action des CHSCT, son rôle, son fonctionnement, ses outils.

En lien avec ce sujet :
Evelyne Bechtold-Rognon Pourquoi joindre l’inutile au désagréable ?  – en finir avec le nouveau management public – éditions de l’Atelier – Institut de recherche de la FSU- 10€