AESH – LA REMUNERATION

Les AESH sont encore rémunéré·es aux alentours du Smic. Avec des salaires très faibles combinés à des temps incomplets imposés, ils et elles subissent de plein fouet la précarité.

La grille indiciaire

Une nouvelle grille de rémunérations est mise en place à compter du 1er septembre 2023, elle comporte 11 échelons, allant de l’indice 371 à l’indice 455.
Tous les indices de la Fonction publique ont été relevés de 5 points au 1er janvier 2024.

Le contexte de forte inflation a poussé les pouvoirs publics à relever les salaires minimum, dans le privé comme dans le public. La mobilisation et les interventions ont conduit le ministère à réviser la grille de rémunération mais cela reste très insuffisant.
Les indices des premiers échelons seront très vite rattrapés à la nouvelle augmentation du Smic et les 84 points d’amplitude pour toute une “carrière” sont scandaleux. La FSU demande des mesures d’urgence pour augmenter les salaires des AESH et mettre fin à leur précarité.

Une réévaluation automatique:
A l’instar des mécanismes de carrière dont bénéficient les fonctionnaires, la progression de la rémunération est régulière, tous les trois ans, sans être liée à la conduite de l’entretien professionnel.

Comprendre son bulletin de salaire

Le salaire brut se calcule en multipliant l’indice détenu par la valeur du point d’indice. Celle-ci est de 4,92€ depuis juillet 2023.

Prélèvements obligatoires
19,8% sont prélevés sur le salaire brut au titre des cotisations et contributions salariales (retraite, CSG, CRDS).

Supplément familial de traitement
Les AESH, s’ils ont au moins un enfant à charge, ont droit au versement du supplément familial de traitement (SFT). Il est proratisé en fonction du nombre d’heures de travail effectuées. Il faut se signaler auprès de son gestionnaire.

Indemnité de résidence
Les AESH ont droit à l’indemnité de résidence selon la ville où ils et elles exercent (zone 1 : 3% du traitement mensuel, zone 2 : 1%, zone 3 : 0%).

Compensation de la hausse de la CSG
Les AESH sous contrat depuis 2017 bénéficient d’une rémunération complémentaire destinée à compenser la perte de pouvoir d’achat liée à la hausse de la CSG.

Indemnité différentielle
Les agent·es qui perçoivent une rémunération brute mensuelle inférieure au montant brut mensuel du Smic bénéficient d’une indemnité d’un montant égal à la différence.

Indemnité de fonctions
Depuis septembre 2023, les AESH perçoivent une indemnité de fonctions d’un montant de 1 529€ brut par an. Elle est versée tous les mois au prorata de la quotité de travail (63€ pour 24 heures hebdomadaires).

Indemnité REP-REP+
Depuis le 1er janvier 2023, les AESH qui exercent dans l’éducation prioritaire perçoivent l’indemnité REP-REP+ au prorata de leur service.
Son montant est inférieur à celui perçu par les autres personnels.
✔ Taux annuel part fixe REP+ : 3 263€
✔ Taux annuel part variable REP+ : 448€
✔ Taux annuel part fixe REP : 1 106€

Les frais de déplacement

Les frais de déplacement
Affectation sur plusieurs écoles ou établissements
Comme les agent·es titulaires, les AESH peuvent bénéficier de frais de déplacement entre leurs différents lieux de travail.
Pour y avoir droit :
✔ il faut exercer dans au moins deux établissements ;
✔ le deuxième établissement doit se trouver hors de la commune de la résidence administrative et hors de la commune de la résidence familiale ;
✔ les deux communes ne doivent pas être limitrophes et desservies par des transports en commun permettant de se rendre sur son lieu de travail à des horaires acceptables.

Prise en charge partielle des transports
Les AESH peuvent prétendre à une prise en charge de 75% de l’abonnement (a minima mensuel) à des transports publics de voyageurs et de services publics de location de vélo entre leur résidence habituelle et leur lieu de travail. Ils peuvent aussi bénéficier du forfait « mobilités durables” qui indemnise l’utilisation d’au moins cent jours par an du vélo et/ou du covoiturage pour les déplacements domicile-travail.

Les erreurs sur traitement

Si l’administration verse à tort à l’AESH une rémunération à laquelle il ou elle n’a pas droit (erreur sur traitement, cumul du traitement plein et des prestations en espèce de la Sécurité sociale (IJ) pendant un arrêt de travail,…) il/elle est en droit d’en demander son remboursement dans un délai de 4 ans, dans la limite de la quotité saisissable.
Il est important que les AESH disposent de toutes les informations, notamment au moment d’un congé de maladie. Il est possible de demander un étalement des prélèvements, même si l’administration n’est pas obligée de l’accepter.

L’entretien professionnel

Il se déroule au moins tous les 3 ans avec l’IEN ou le chef d’établissement. Il est recommandé à l’issue de la 1ère année pour faire un premier bilan.
Les directeurs et directrices d’école n’ont pas à évaluer les AESH.
L’arrêté du 27 juin 2014 fixe les critères d’évaluation. Un compte-rendu est remis pour signature ; il peut faire l’objet d’un recours en cas de désaccord.
Depuis le 1er septembre 2021, la réévaluation du salaire est automatique tous les 3 ans et déconnectée de l’entretien professionnel.

La rémunération des AESH n’est pas à la hauteur du service que ces agent·es apportent au bénéfice de l’école inclusive et de la scolarisation des élèves en situation de handicap. Ils et elles pâtissent à la fois de temps de travail très bas et d’indices de rémunération au minimum de la Fonction publique. Selon l’INSEE, on est considéré comme pauvre en France quand on perçoit des revenus mensuels inférieurs à 1 102 euros, sur la base d’un seuil de pauvreté fixé à 60% du niveau de vie médian.
Il est urgent que le ministère s’engage dans une réelle amélioration des salaires des AESH. Cela passe par une hausse des indices de rémunération, une plus grande amplitude de la grille, mais aussi une augmentation des temps de travail.