Le président de la République a annoncé une réforme de l’assurance chômage avec son extension aux travailleurs indépendants et à certains salariés démissionnaires.
"On ne peut à ce jour mesurer tous les reculs sociaux négatifs d’un projet qui n’est pas dévoilé au-delà de quelques annonces. Cette réforme va pourtant transformer radicalement notre modèle social.
Actuellement, les allocations chômage ne concernent que moins de la moitié des inscrits à Pôle Emploi et sont financées par des cotisations assises sur les salaires ( à la fois salariales et employeurs).
Pour que les indépendants puissent en bénéficie, ils doivent contribuer à leur financement.
Cette condition donne tout son sens au projet de basculement de la cotisation salariale chômage sur la CSG qui, elle, concerne tous les types de revenus.
Avec cette transformation du mode de financement, le président souhaite aussi étatiser l’UNEDIC (gestionnaire de l’assurance chômage) en supprimant les prérogatives des partenaires sociaux en la matière.
Le niveau et les conditions d’indemnisation seraient à l’évidence décidées par le gouvernement et "son" Parlement au moment de la loi de financement de la sécurité sociale, avec, on peut l’imaginer, la création d’une nouvelle ligne d’affectation de la CSG.
Ce basculement vers la CSG ne permettra pas à lui seul le financement de cette extension de l’assurance chômage.
Le président envisagerait donc de renforcer le contrôle des demandeurs d’emploi, de réduire les droits étendus de ceux qui ont plus de 55 ans et limiter les possibilités de refus des offres inadaptées à la qualification ou à la situation géographique. En laissant croire que le chômage serait dû aux exigences des chomeurs…"
Hervé Moreau