Lorsque l’on parle de l’apprentissage, aujourd’hui tous les regards se tournent vers les régions. Mais on oublie sans doute trop vite que nous parlons de formation initiale et que le ministère a la compétence sur les diplômes et leur contenu, y compris ceux de l’apprentissage. Sa responsabilité est donc entière dès lors que nous parlons de programme de formation.
Pour le Snetap-FSU, il faut une augmentation des volumes des enseignements généraux en apprentissage dans un contexte ou les régions imposent souvent des diminutions jusqu’au minima prévus par décrets. Le ministère doit en même temps imposer un alignement du temps de présence en CFAA sur cette durée minimum réglementaire, avec une harmonisation nationale du nombre d’heures par niveau de formation pour l’égalité de traitement des apprentis. Les baisses du nombre de semaines en centre diminuent, voire stoppent, l’enseignement et la découverte d’apprentissages tels que l’éducation socio-culturelle, la coopération internationale, les projets d’animation du territoire et de participation aux animations associatives ou professionnelle, spécifiques à l’enseignement agricole.
Une diminution des horaires limite aussi l’accueil des publics hétérogènes et en difficulté et donc la mission d’insertion éducative, sociale et professionnelle inscrite dans la loi d’orientation agricole.
Le MAAF ( Ministère de l’agriculture, de l’agroalimentaire et de la forêt) réduit, à chaque rénovation, les référentiels jusqu’à avoir supprimer les référentiels de formation pour l’apprentissage. Là encore dans un souci d’égalité de traitement des jeunes en formation il faut revenir à des référentiels de diplôme (contenu de formation) pour l’apprentissage, car le référentiel de certification n’est pas suffisant.
Pour le Snetap-FSU, le meilleur dispositif de formation demeure la classe. Le maintien du groupe-classe au sein de la formation initiale tant scolaire que par apprentissage, doit être privilégié face au culte de l’individualisation ou du mixage des publics , en vogue dans le monde des "experts" de l’enseignement agricole.
Concernant l’alternance à proprement parlé, elle doit être construite à partir d’une progression pédagogique et des périodes en milieu professionnel afin d’accroître progressivement les objectifs des temps en entreprise ( de l’observation puis la participation à l’activité vers l’autonomie en situation professionnelle).
Cela suppose une implication nouvelle des professionnels dans la formation par un partenariat avec les équipes pédagogiques. Les maîtres d’apprentissage doivent être formés au "métier" de tuteur. Le suivi des stages doit se faire dans cette optique de co-formation avec une attention particulière accordée au "retour de stage".