Une réunion publique à l’initiative des organisations syndicales de retraités CGT-FO-FSU-UNSA de l’Indre s’est tenue le 8 février dernier. Une cinquantaine de retraité(e)s sont venu(e)s exprimer leur ressenti et surtout la réalité de leur situation. Invité dès le 18 octobre 2018, par une lettre ouverte, à débattre devant les retraités, le député François Jolivet (La République En Marche) est venu écouter la parole de ceux que le Président Macron a décidé d’appauvrir sous prétexte de favoriser les actifs.Sur le premier thème abordé, celui du pouvoir d’achat, il a répondu aux nombreuses interventions du public (sentiment d’injustice face aux cadeaux fiscaux aux plus riches et aux 100 milliards annuels d’évasion fiscale, paupérisation des retraités par la décision de ne plus indexer les pensions sur le coût de la vie, besoin impératif de maintenir les pensions de réversion pour rester autonome, rétablissement des services publics de proximité, gratuité des transports locaux, …) en évoquant, dette publique à l’appui, le manque de prévision des gouvernements précédents, depuis 1981, pour financer les régimes de retraites ! Marylène Cahouet, représentante nationale de la FSU au groupe des 9, a répliqué en citant Jean-Paul Delevoye, Haut Commissaire à la Réforme des Retraites, qui a reconnu que le système actuel est financièrement équilibré ! Elle a aussi fait remarquer que dans le Projet de Loi sur le Financement de la Sécurité Sociale, que le député a voté, les retraites étaient inscrites comme allocations sociales, ce que le député, en désaccord avec cette dénomination, n’avait pas remarqué. Nous, nous l’avions remarqué ! Ce dernier a insisté sur la (seule) mesure bénéfique aux retraités du gouvernement, l’augmentation du minimum vieillesse à 890 euros en 2020. Les autres devront donc tous se serrer la ceinture ! Deux mois de pension de pouvoir d’achat seront perdus en 3 ans.
Le second thème de la réunion, l’adaptation de la société au vieillissement, a été introduit par Claudette Brialix, membre, comme Marylène Cahouet, du Haut Conseil de l’Âge. Le problème du financement de la perte d’autonomie est soulevé depuis 2004, une première loi d’Adaptation de la Société au Vieillissement a été adoptée en décembre 2015, avec un financement de mesures assuré par la CASA (prélèvement de 0,3% sur les pensions), mais rien concernant les EHPAD.
Sur l’Indre, pour les seuls établissements regroupés sous le sigle EP-AGES, dirigés par François Devineau, les besoins en postes de soignants pour répondre aux recommandations d’encadrement des résidents nécessitent la création de 300 postes pour passer de 0,45 personnel par résident à 0,65 ! Il est par ailleurs inadmissible que le tarif d’hébergement payé par le résident serve aussi à rénover les locaux ! Au niveau national, deux députées, l’une du même bord que François Jolivet, et l’autre de la France Insoumise, ont bien défini les besoins liés à la perte d’autonomie. Pas de réponse concrète de la part du député, ni du gouvernement, à ce sujet. Enfin, Claudette Brialix a insisté sur le besoin de ressources, financières mais aussi humaines, pour l’aide à domicile, la maintien à domicile étant souvent évoqué pour « résoudre » le problème de la perte d’autonomie. Le recrutement de personnel formé est difficile, les conditions de travail sont éprouvantes, un service public de la perte d’autonomie pourrait efficacement répondre aux besoins.
Financement des besoins (pensions, perte d’autonomie) et amélioration des services publics de proximité (santé, transports) sont les deux sujets principaux qui ressortent des propos entendus. C’est pourquoi en conclusion, Daniel Clémente, animateur de la réunion, a mis en évidence l’incohérence des mesures gouvernementales quand on prive de 63 milliards d’euros les recettes sociales (valeur des exonérations de cotisations sociales pour 2019), somme que l’État devrait compenser alors que le député met en exergue la lourde dette publique qu’auront à payer nos enfants, petits enfants, …